Voltaire à Sherbrooke: l’histoire de la collection Lambert-David

En mai 2021, on m’a approchée pour procéder à la numérisation d’une collection d’archives pour le ‘projet Voltaire’. Malgré le nom très révélateur, j’étais loin de me douter qu’il s’agissait d’un ensemble de manuscrits voltairiens comprenant quelques documents ‘inédits’. C’est lorsque j’ai consulté la première série de correspondance et aperçu le sceau de Voltaire que j’ai réalisé la valeur archivistique exceptionnelle de cette collection ainsi que la chance incroyable que j’avais d’y avoir accès. Le fait est que j’habite dans la ville de Sherbrooke au Québec, très loin du lieu où a résidé Voltaire. La première question me venant à l’esprit est: comment ces documents sont-ils arrivés jusqu’ici? Je me suis entretenue avec le propriétaire de la collection, le professeur Peter Southam de l’Université de Sherbrooke, pour en apprendre davantage sur l’histoire de la collection.

Sonia Blouin: Bonjour Pr. Southam, j’aimerais bien comprendre comment des manuscrits voltairiens sont-ils arrivés au Québec. Autrement dit, qui a assemblé la collection et comment est-elle parvenue jusqu’à vous?

P.S.: La collection a été assemblée par quatre générations de la famille de ma mère, Jacqueline Lambert-David, propriétaire du château de Ferney de 1848 à 1999. Mais pour comprendre l’origine de la collection, il faut remonter un peu plus loin…

Voltaire est décédé à Paris dans l’hôtel particulier de son proche ami, le marquis de Villette. Ce dernier a subséquemment acquis de Madame Denis la propriété de Ferney, château de Voltaire. Il avait conservé le cœur de Voltaire et le déposa dans un sanctuaire faisant partie d’une sorte de petit musée à la mémoire du philosophe qu’il avait aménagé dans le ‘Grand Salon’ et dans la chambre de Voltaire, au rez-de-chaussée du château. Depuis ce temps, le château est demeuré un lieu de mémoire visité par le public de façon régulière. Le marquis de Villette ne reste pas propriétaire du domaine très longtemps, mais ceux qui lui ont succédé à ce titre ont tenu à maintenir la tradition commémorative qu’il avait inaugurée. Le comte Jacques-Louis de Budé, qui acquit les lieux en 1785 et qui demeura propriétaire jusqu’à sa mort en 1844, a continué cette tradition en laissant le public visiter l’endroit pendant 60 ans. Durant les premières années de sa résidence à Ferney, ce dernier était en contact permanent avec l’ancien secrétaire de Voltaire, Jean-Louis Wagnière, qui fut élu à la mairie de Ferney en 1792 et qui résida au village jusqu’à sa mort en 1802. Wagnière avait gardé un grand nombre de manuscrits de son ancien maître. Comme plusieurs de ces manuscrits étaient clairement d’intérêt local, mettant en scène des personnages du pays de Gex encore vivants à cette époque, il n’est pas étonnant que Budé s’y soit intéressé. Un exemple serait la correspondance entre Voltaire et Louis Gaspard Fabry, subdélégué de l’intendant de Bourgogne et maire de Gex, concernant la terre de Ferney et plus généralement les affaires du pays de Gex. Par la suite, comme il était coutume quand un domaine changeait de mains que des papiers ayant trait à la propriété soient transférés en même temps, c’est probablement ainsi que mon ancêtre Claude-Marie David est entré en possession de certains manuscrits voltairiens lorsqu’il acheta le château de la succession de Jacques-Louis de Budé en 1848.

Lettre de Voltaire à Louis Gaspard Fabry, f.2v (D8607).

La collection d’archives voltairiennes fut par la suite développée par la fille et le gendre de Claude-Marie David, soit Hortense David et son mari le sculpteur Emile Lambert. En 1884, par l’entremise du libraire et archiviste-paléographe Etienne Charavay, ils ont acquis une quantité de correspondances de Voltaire appartenant à la collection du chimiste, industriel et grand collectionneur d’autographes, Augustin-Pierre Dubrunfaut (1797-1881). Il n’est pas sans rapport, qu’Emile Lambert travaillait à cette époque sur la statue ‘Voltaire à vingt-cinq ans’, une statue qui sera inaugurée en 1887 dans la cour d’honneur de la mairie du 9e arrondissement, à Paris. Le couple fit également l’acquisition de plusieurs autres manuscrits voltairiens datant d’avant et d’après l’établissement de Voltaire à Ferney.

De ma connaissance, mes grands-parents Pierre et Suzanne Lambert-David, qui se sont occupés de la collection après le décès d’Hortense en 1916, n’y ont pas ajouté de façon significative. La collection est demeurée non inventoriée, et dans un état plutôt désordonné jusqu’à ce que ma mère, Jacqueline Lambert-David, la prenne en charge à son tour au moment du décès de ma grand-mère en 1968. Jacqueline était passionnée de Voltaire et de l’histoire de Ferney. Elle était aussi une proche amie de certaines descendantes de Jacques-Louis de Budé. C’est par cette connexion qu’elle a acquis, dans les années 1950, un intéressant ensemble de manuscrits concernant un différend entre l’horloger Ambroise Decroze et le curé de Moëns, Phillip Ancien, auquel Voltaire s’était mêlé. Jacqueline avait épousé un Canadien pendant la Guerre et Ottawa est demeuré son principal lieu de résidence par la suite. Puisqu’elle ne passait pas plus qu’un mois ou deux par année à Ferney, la collection a petit à petit pris le chemin du Canada à mesure qu’elle entreprit de l’organiser, de l’étudier et de l’inventorier. Quelques années avant son décès en 1998, elle m’avait demandé de l’aider à assurer la conservation de la collection. C’est donc au cours des années 1990 que j’ai pris le relais et apporté la collection chez moi près de la ville de Sherbrooke au Québec.

S.B.: Ce récit démontre bien que votre famille avait un intérêt pour l’histoire de Voltaire et de Ferney…

P.S.: A part le fait d’habiter sa maison, une autre condition explique le vif intérêt de ma famille pour Voltaire. Pour comprendre, il faut se rappeler que le dernier combat de la vie du philosophe, mené à partir de 1770 jusqu’à sa mort en 1778, fut sa lutte pour l’émancipation des serfs du Jura. Le servage avait disparu partout ailleurs en France sauf dans le Jura, où les ‘hommes plantes’, comme Voltaire les appelait, sont demeurés sujets au droit de mainmorte jusqu’à la Révolution. Or Claude-Marie David ainsi que sa femme Hélène Bavoux sont nés de familles de paysans mainmortables du Haut-Jura et leur révérence pour la mémoire de Voltaire est en grande mesure attribuable à cet héritage.

Claude-Marie David, fils d’un paysan horloger réputé illettré, est né en 1799 dans le village de Lajoux, situé en haute montagne à seulement 35 km de Ferney. Dès l’âge de seize ans, il rejoint ses frères ainés travaillant à Genève dans l’horlogerie. Installé à Paris comme marchand lapidaire à partir de 1828, il pressent le grand essor de la production de montres qui nécessite la production de millions de contre-pivots en rubis. En prévision de cette nouvelle demande, il entreprit, en 1840, dans son village natal de Lajoux, la construction de la première usine lapidaire du Jura, dédiée à la production de pierres horlogères. Huit ans plus tard, sa vénération pour Voltaire a certainement compté dans sa décision d’acheter le château de Ferney. En juin 1854, il acheta de la famille de Budé les meubles, tableaux et effets mobiliers qui, du temps de Voltaire, garnissaient sa chambre et son salon, et il ouvrit ces pièces à la visite. A l’occasion du centenaire de la mort du philosophe, il fit ériger à ses frais le buste de Voltaire, d’après Jean-Antoine Houdon, sur la fontaine de la place principale du village, suscitant une polémique entre milieux ecclésiastiques et anticléricaux. En 1890, la même polémique fit rage quand Emile Lambert a offert ‘Le Patriarche de Ferney’ à la commune de Ferney. Cette statue en bronze qui trône aujourd’hui devant la mairie, fait pendant à la statue ‘Voltaire à vingt-cinq ans’, inaugurée trois ans plus tôt dans le 9e arrondissement de Paris. Au fond, il allait de soi qu’une famille aussi attachée à Voltaire s’intéresse à collectionner ses manuscrits.

S.B.: Depuis quand vous êtes-vous plus particulièrement penché sur les documents?

P.S.: Les documents sont en ma possession depuis les années 1990, mais à l’époque j’étais trop occupé pour y prêter attention. Je ne m’y suis penché que relativement récemment, car j’avais l’impression que tout ce que cette collection contenait d’intéressant avait déjà été publié. En effet, dans les années 1950, mes grands-parents avaient ouvert leur collection de manuscrits voltairiens à Theodore Besterman, le principal spécialiste de Voltaire de l’époque, qui dirigeait l’Institut et Musée Voltaire à Genève. Quand je me suis mis à examiner la collection plus attentivement, je me suis rendu compte que Besterman n’avait certainement pas tout vu. Par exemple, à la page 171 du volume XCIX de la première édition de son Voltaire’s Correspondance (Institut et Musée Voltaire, Les Délices, 1964),Besterman identifie 65 manuscrits appartenant au ‘défunt’ Pierre Lambert (mon grand-père est mort en 1961 à l’âge de 98 ans) alors que j’ai moi-même inventorié 119 lettres de Voltaire ou adressées à lui. Comment expliquer cette disparité?

Avant de répondre à cette question, il est important de souligner qu’une importante partie de ce que nous connaissons de la correspondance de Voltaire est fondée, non pas sur des originaux, mais sur des copies d’originaux. Je ne suis pas suffisamment spécialiste pour distinguer avec certitude les uns des autres, mais je sais que les copies sont particulièrement importantes quand les originaux ont disparu. Il me semble donc que Besterman aurait dû noter l’existence de lettres de la correspondance de Voltaire même s’il s’agissait de copies. Mon hypothèse concernant la disparité entre l’inventaire de Besterman et le mien est que mes grands-parents ne lui auraient tout simplement pas tout montré.

S.B.: Pouvez-vous nous parler de vos découvertes? Que retrouve-t-on dans la collection?

P.S.: La collection comprend d’abord de la correspondance (119 lettres) et 48 poèmes: certains de Voltaire et certains sur Voltaire ou satirisantce dernier. La collection comprend aussi deux ensembles de manuscrits voltairiens particulièrement intéressants. Premièrement, des manuscrits de divers passages de son Histoire de la guerre de 1741, totalisant 169 pages. Pour des raisons d’Etat, à l’exception de quelques extraits dans son Précis du siècle de Louis XV, ce livre ne fut pas publié de son vivant.

Le Temple de l’amitié, f.1.

Un deuxième ensemble particulièrement intéressant est le dossier que ma mère avait acquis de la famille de Budé, dans les années 1950, concernant la campagne menée par Voltaire en 1761 réclamant justice pour l’horloger Ambroise Decroze dont le fils avait été sauvagement battu par les hommes de main de Philippe Ancien, curé de Moëns (un village avoisinant Ferney). Cette ‘affaire’, en dépit de son rayonnement purement local, est particulièrement intéressante, car elle annonce le Voltaire de l’affaire Calas, précurseur de l’intellectuel moderne. Enfin, la collection regroupe une diversité d’autres manuscrits. On y trouve, entre autres, un manuscrit de 243 pages, Extrait des œuvres de Voltaire, de Jean-Pierre Lebreton.

Les quatre générations qui ont contribué au développement de cette collection cherchaient en priorité à rassembler des documents concernant Ferney et le pays de Gex. Par exemple, la correspondance suivie avec le subdélégué de l’intendant de Bourgogne, Louis Caspar Fabry – le représentant du pouvoir royal dans le Pays de Gex – traitant de projets d’assèchement des marais et de modernisation des pratiques agricoles. C’est le cas aussi des lettres aux marquis d’Ossun et autres représentants de la France à l’étranger qui avaient pour objet de mousser la vente des montres fabriquées à Ferney, dans la nouvelle manufacture ouverte par l’initiative de Voltaire.

Bon nombre de manuscrits traitent, par ailleurs, des années précédant l’installation de Voltaire à Ferney: les années passées à Cirey chez la marquise Du Châtelet et les relations entre Voltaire et Frédéric II de Prusse, y compris sa querelle avec le joaillier Abraham Hersch qui avait tant agacé Frédéric, et le fameux épisode de Francfort.

Quand je me suis rendu compte de l’intérêt de cette collection, j’ai compris qu’il fallait qu’elle soit mise à la disposition de la communauté scientifique et du public en général. Pour savoir comment procéder, j’ai contacté la personne que je voyais comme la plus apte à me conseiller, soit le directeur de la Voltaire Foundation d’Oxford, Nicholas Cronk. C’est comme cela que notre projet a vu le jour.

S.B.: Maintenant que les documents sont numérisés, quelles sont les prochaines étapes?
Extrait des œuvres de Voltaire par Lebreton.

P.S.: Grâce à votre travail de numérisation à haut niveau de résolution, la Voltaire Foundation (VF) détient maintenant ce qu’il lui faut pour éventuellement mettre la collection en ligne. D’après ce que je comprends, la VF est sur le point de compléter la publication de l’édition critique de l’ensemble de l’œuvre de Voltaire. Elle envisageait déjà, comme prochaine étape, la mise en ligne de manuscrits. La collection Lambert-David arrive donc, de façon providentielle, comme une sorte de projet-pilote. Il restera maintenant à Gillian Pink et à l’équipe de la VF d’entreprendre la lourde tâche de classification et de corrélation entre le contenu de cette collection et le corpus voltairien déjà connu. Finiront-ils par mettre l’ensemble de la collection en ligne ou seulement certaines parties? Il faudra que j’attende l’aboutissement du projet avant de décider définitivement de la suite.

Entre-temps, je travaille avec des collègues de l’Université de Sherbrooke à monter une exposition, prévue pour les premiers mois de 2022 au Centre d’Archives Mgr-Antoine-Racine à Sherbrooke, mettant en lumière cette collection et explorant l’influence de Voltaire au Québec et au Canada français. Ce dernier thème m’intéresse tout particulièrement et j’envisage en conséquence de laisser la collection à un centre d’archives du Québec. Je suis sûr que ma mère, qui a organisé les conférences ‘Demi-heure française’ à Ottawa dans les années 1960, serait en accord.

 – Sonia Blouin

Further work on English pamphlets that coopt ‘a Persian’ for political polemics

There is an almost unlimited potential for further work in the area of influences from Persia in the Enlightenment, an area that is explored in our very recent volume in the Oxford University Studies in the Enlightenment series, Persia and the Enlightenment (2021). Each chapter can be considered a pointer in the direction of further research. For example, my chapter, ‘George Lyttelton’s Letters from a Persian’, reviews a number of English texts purporting to be written by ‘a Persian Traveller’. These texts started appearing in response to George Lyttelton’s Letters from a Persian in England, to his friend at Ispahan (1735), and are best understood in the context of an intense political fight between Prime Minister Robert Walpole and his opposition. I did not mention one such text, the anonymous Remarks of a Persian traveller on the principal courts of Europe with a dissertation upon that of England, the nation in general, and the Prime Minister. Written originally in the Persian language, and now translated into English and French (London: John Hughs, 1736), which I will discuss here.

[Anon.], Remarks of a Persian traveller, title page of the third edition (London, 1735).

As customary at the time, it insisted that the text, presented as a single letter, was written in Persian by a traveller named Ismael to his friend Ibrahim. The introduction declares that the translator expects to translate other writings by Ismael, particularly a narrative on ‘the History of that Hero of Asia, Thamas Kouli Kan’ (p.5). The author reports from visiting a coffee house in London: ‘I heard most of them celebrate the Praises of our invincible Kouli Kan, in a manner which convinced me that his Reputation was in as high esteem in England, as in Persia it self’ (p.21).

In fact, in 1741, The Complete History of Thamas Kouli Kan, Sovereign of Persia, was printed in London.* It was a translation of Jean-Antoine Du Cerceau’s Histoire de Thamas Kouli-Kan Sophi de Perse, which was first printed in 1740 (Amsterdam: Arkstee & Merkus). One interesting distinction of Remarks of a Persian traveller is that it presents the purported letter from Ismael to Ibrahim in French and English simultaneously, leading to the speculation that it could have been written by the translator of Jean-Antoine Du Cerceau’s Histoire.

Remarks of a Persian traveller is in a distinct way different from the other Persian letters mentioned in my chapter of Persia and the Enlightenment. Although as a single letter it is short, a substantial part of it is dedicated to Ismael’s observations while in the Ottoman Empire, Russia, Denmark, Prussia, Holland, and France, before turning its attention to England. The author, who appears to be knowledgeable about current European affairs, is particularly fond of the Russian and French regimes. Meanwhile, he describes the Ottomans as prejudiced and violent, and their political system as ‘tyrannical, and bloody’ (p.9).

The Complete History of Thamas Kouli Kan, frontispiece of the second edition, London, 1746.

The author of Remarks of a Persian is also relatively familiar with Persia. His choice for the purported Persian author of the letter, Ismael, is much more realistic as the name for a Persian in the eighteenth century than Montesquieu’s Usbek or Lyttelton’s Selim. His reference to Meszat, ‘A Town in the Province of Corassan, whither the Persians go in Pilgrimage’, denotes Mashhad in Khorasan, where the tomb of the eighth Shia Imam, Reza, is a main destination for pilgrims. He knows of Tahmasb Qoli Khan (later Nader Shah) who, as chapter four of Persia and the Enlightenment discusses, was a controversial figure in Europe. The author of Remarks of a Persian has a positive view of Nader referring to him as the ‘Invincible Thamas Kouli Kan [who] so happily governs our Country, and makes it his chief care with great Discernment and justice, to reward true Merit’ (p.9). The author’s remark about the Russians ‘being at all times friends [of the Persians]’, in conjunction with his reference to Shah Abbas III (p.9), is perhaps based on his up-to date information about the 1735 treaty of Ganja that established a counter-Ottoman alliance between Peter I of Russia and Nader, who at the time was Abbas III’s regent.

Particularly relevant to my chapter of Persia and Enlightenment is the author’s assessment of Lyttelton’s Letters from a Persian. To begin with, he refutes the authenticity of Lyttelton’s claim that the book was a collection of letters originally written by a Persian, arguing that it was ‘easily perceived, that the Name the Author had taken, was only a Mask which he made use of to cover his Designs’. He continues, ‘I found nothing in those Letters which savour’d of the true Genius of a Persian’ (p.23). The author of Remarks of a Persian accuses Lyttelton of attempting to disturb ‘the Publick Peace’, and claims that Lyttelton has ‘taken’ his ideas from Henry St. John Bolingbroke’s Dissertation upon Parties (p.23).

Frontispiece to Walpole’s A Dissertation upon Parties: in several letters to Caleb D’Anvers, Esq. (London, 1735).

The author is overt about his affection for Prime Minister Robert Walpole. The Prime Minister is described as an eloquent speaker, whose ‘harangues full of Force and Beauty, always filled with such Measures as might render his Country formidable to her Enemies, and serviceable to her Allies’. The author compliments Walpole’s ability to expand trade and keep Great Britain out of war (p.27-30). In fact, the letter ends not by Ismael saying farewell to his friend, but praising Walpole as a great man ‘who by the strength of his mighty Genius, alike admired abroad and at home, has acquired the Confidence of his Master, and is become not only the Glory of his Nation, but is also consider’d as one of those who contributes the most to the many Blessings She at this Day enjoys’ (p.32). Remarks of a Persian traveller further supports the assertion made in my chapter of Persia and the Enlightenment that Lyttelton’s Letters from a Persian had a wide reception in England, and because of its extensive influence, the author’s opponents felt obliged to attack it immediately after its publication. It also indicates that in eighteenth-century England, the Persian letter genre had turned into a popular and effective instrument of propaganda, widely utilized in the intense political rivalries surrounding Robert Walpole’s long ministry.

* The 1741 edition is mentioned in Catalogue of the printed books in the library of the Society of Writers to H.M. Signet in Scotland (Edinburgh: Neill and Company, 1762), p. 555. A second edition was published in 1742 (London: J. Brindley).

Cyrus Masroori (California State University, San Marcos)

A version of this blog was published in the Liverpool University Press blog in September 2021.

Cyrus Masroori is one of the editors of Persia and the Enlightenment, the September volume in the Oxford University Studies in the Enlightenment series, along with co-editors Whitney Mannies and John Christian Laursen. The series is published in collaboration with the Voltaire Foundation, University of Oxford.